Projet de cimenterie de Port-Daniel - Après étude et consultations, le syndicat Unifor émet de sérieuses réserves

Montréal, le 20 février 2014 - Le syndicat Unifor qui représente plus de 230 travailleuses et travailleurs de deux cimenteries au Québec, dont l’une est située à Joliette (Holcim) et l’autre à Kilmar - Grenville-sur-la-Rouge (Colacem), s’inquiète du projet d’implantation d’une nouvelle cimenterie à Port-Daniel, en Gaspésie.

Bien qu’Unifor ne soit pas contre l’idée d’un projet créateur d’emplois comme celui de la cimenterie dans une région aussi durement frappée par la crise de l’emploi, « nous avons de sérieuses objections sur la participation du gouvernement dans le projet si cela a pour effet de simplement délocaliser des emplois », a commenté Michel Ouimet, directeur québécois d’Unifor.

Il faut savoir que la production de ciment au Québec est déjà en surcapacité par rapport aux besoins du marché. À preuve, l’an dernier, des cimenteries ont dû réduire leurs activités étant incapables de vendre leur pleine production.

Par ailleurs, « on nous dit que la cimenterie de Port-Daniel vise les marchés de l’exportation et principalement celui du nord-est des États-Unis alors que traditionnellement, une partie de la production des quatre cimenteries québécoises approvisionne déjà ce territoire », a pour sa part précisé Joseph Gargiso, directeur adjoint d’Unifor.

Enfin,  « les études que nous avons pu consulter indiquent que la demande dans le marché du nord-est de l’Amérique du Nord commencera à surpasser la capacité de production des usines actuelles qui desservent ce marché uniquement à partir de 2021 », a expliqué M. Gargiso.

« Sachant cela, on se demande où sera écoulée la production de Port-Daniel, alors qu’elle aura, selon le projet, une capacité équivalente à celle de deux des plus grandes cimenteries déjà en activité au Québec », s’inquiètent les dirigeants syndicaux.

Unifor estime que le gouvernement doit démontrer et garantir que sa participation et son soutien à la cimenterie de Port-Daniel ne causeront aucune délocalisation d’emploi, « à défaut, nous lui demandons de retirer sa participation dans le projet, soit les 100 millions de dollars d’Investissement-Québec et les 100 millions de dollars de la Caisse de dépôt », ont demandé les dirigeants syndicaux.

« Quant au prêt de 250 millions de dollars accordé à la cimenterie de Port-Daniel, nous demandons que le gouvernement rende disponible un montant équivalent pour les autres cimenteries du Québec qui voudraient réaliser des projets d’investissements afin d’améliorer leurs installations », ont conclu les dirigeants.

À propos du projet Unifor
Pendant près de deux ans, le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et les Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) ont travaillé au processus de création d’un nouveau syndicat, processus qui a abouti, le 31 août dernier, à la fondation du syndicat Unifor à Toronto. Unifor représente plus de 300 000 membres au Canada et compte près de 55 000 membres au Québec. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).