Manifestation à Baie-Comeau « Cessez de prendre les travailleurs et les communautés en otages », Renaud Gagné, adjoint au directeur québécois

Baie-Comeau, 1er décembre 2014 – Les membres du syndicat Unifor de l’usine de Baie-Comeau manifestent aujourd’hui tout comme l’ensemble de la population de la région afin de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de l’emploi et de l’économie dans leur communauté. « Nous sommes constamment pris en otage entre les entreprises qui veulent toujours faire davantage de profits et le gouvernement dont les lacunes affectent la stabilité des emplois », a dénoncé Renaud Gagné, directeur adjoint d’Unifor au Québec.

Déjà, au moment des annonces de fermetures faites par Produits forestiers Résolu en octobre dernier, le syndicat appelait à un plan d’urgence du gouvernement afin de stabiliser les emplois dans le secteur. Il faut rappeler que plusieurs usines ont effectivement arrêté de produire au cours des derniers mois principalement en raison d’un problème d’accès à la ressource. « Les prix sont bons sur le marché, le taux de change nous favorise et le prix de l’essence pour le transport est aussi en baisse, sauf que le bois n’est pas là. C’est vraiment une situation incompréhensible », a indiqué M. Gagné.

Plusieurs problèmes sont invoqués par les entreprises qui parlent même d’une crise dans le secteur, ce que conteste du moins en partie Unifor. On reconnaît certains des points invoqués dont le manque planification des travaux de récolte par le ministère, travaux qui avant l’entrée en vigueur du nouveau régime forestier étaient assumés par les entreprises, « mais on croit aussi que les entreprises font du chantage avec le gouvernement afin d’obtenir toujours plus pour moins et ça, sur notre dos et celui des régions ». En ce sens, le syndicat déplore l’attitude de certaines compagnies forestières comme Résolu qui profitent de la situation pour faire valoir leurs représentations en utilisant les travailleurs et les communautés comme des otages. « Quand ils ferment les usines, ils savent très bien que nous allons sortir et décrier la situation en mettant la pression sur les gouvernements, leur tactique est aussi évidente que déplorable », a commenté le dirigeant syndical.

Unifor rappelle que le gouvernement libéral s’était engagé à ce que le nouveau régime forestier n’ait pas de répercussions négatives sur les différents partenaires de la forêt. Pourtant, aujourd’hui, force est de constater que les travailleurs tant en forêt qu’en usine paient le gros prix. « Ce sont eux qui se voient privés de leur emploi, qui vivent l’insécurité et dont certains ont vu leurs conditions de travail se détériorer à la vitesse grand V. En forêt, on en est même rendu à devoir faire la grève pour récupérer des droits que la réforme du régime nous a enlevés. Le gouvernement libéral renie ses engagements », a critiqué M. Gagné.

En dernier lieu, « on a appris que l’industrie demande au ministre Laurent Lessard la tenue d’un forum stratégique sur la forêt. Compte tenu de tous les contrecoups que nous vivons, on espère que les travailleurs y seront conviés », a conclu le dirigeant syndical.

À propos du projet Unifor
Fondé en août 2013, Unifor a été créé par la rencontre du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA). Le syndicat représente plus de 300 000 membres au Canada, dont près de 55 000 au Québec. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).