Portrait de Dominic Guay, président de la section locale 728 d'Unifor

Avant d’être engagé chez Paccar, il était à l’emploi de Mackie (maintenant Syncréon), un sous-traitant de Paccar et syndiqué chez les Métallos. Déjà, à cette époque, il était impliqué syndicalement alors qu’il a été délégué et président de son unité. Mais en raison de la fermeture de son département (qui plaçait en séquence des pièces pour GM) en 2002, il est passé chez Paccar. Éventuellement, il s’est impliqué au niveau syndical en occupant différents postes dont notamment celui de délégué dès 2009 et de président de l’unité de Paccar à compter de 2013 puis de président de la section locale 728 depuis

"J’ai vécu cinq conflits de travail, deux grèves et trois lock-out, et vraiment, la pandéme c’est pire que tous ces conflits ! Avoir le choix entre un conflit ou la COVID, je vous le dis, je choisis sans hésiter un conflit de travail ! », nous explique le président de la section locale. « Pendant un conflit de travail, ce sont toujours les mêmes questions, inquiétudes, étapes qui reviennent et je commence à bien connaitre les réponses, grâce aux formations reçues et aux expériences vécues. Mais la COVID-19, c’est l’inconnu total. Les questions viennent rapidement après les annonces et on doit chercher les bonnes réponses afin de bien informer les gens. Tous les jours, une nouvelle interrogation survient. Au début, c’étaient les programmes des deux paliers de gouvernements qui sortaient sans trop de détails. Avec toutes les mises à pied chez Paccar, je vous dis que le téléphone et Facebook ne dérougissaient pas. Et c’est plus que normal quand les gens sont inquiets pour leurs revenus et leur avenir. En plus, les membres qui sont en arrêt ont tendance à ne plus avoir conscience des jours de la semaine alors ça sonne autant la fin de semaine que la semaine, mais ça ne me dérange aucunement », nous explique le confrère Guay. Rapidement, il a fait des capsules quotidiennes sur Facebook afin de justement répondre aux questions du moment. « On le faisait un peu avant la COVID, mais depuis le début, j’en fais toutes les semaines. Celle du vendredi est faite sur un ton plus léger » nous raconte-t-il. 

Il est très fier de la réponse de ses membres, « autant ceux qui sont en arrêt que ceux qui sont au travail. Grâce à la collaboration de tout le monde, on a pu s’entraider alors que l’unité de Cambrex, qui compte une centaine de membres, a participé aux efforts pour mettre en place une banque alimentaire pour celles et ceux qui en arrachaient. On a préparé des boîtes que les gens venaient chercher sans aucun contact à la section locale. Ils rentraient, se désinfectaient les mains, prenaient la boîte et repartaient. C’est un super bel exemple de solidarité où c’est le petit groupe qui est venu en aide au plus grand. Je suis vraiment fier de ça! Les gens qui doivent rester chez eux le font, ils respectent les consignes. Certains m’aident en me donnant des réponses malgré qu’ils n’ont aucune fonction syndicale. C’est un vrai travail d’équipe, » nous relate le confrère Guay, qui mentionne également le travail incroyable de Richard Vincent de l’unité Paccar à qui il parle tous les jours afin de bien répondre aux membres.

Au plan personnel, « ça va bien! On a six enfants ma conjointe et moi et je travaille de la maison alors qu’elle est infirmière-chef du secteur pour le continuum mère-enfant à la Cité de la santé. Ce n’est pas évident de travailler et de se concentrer avec les enfants, mais je m’adapte. On s’est donné des balises strictes pour s’assurer qu’un minimum de routine soit respecté. Surtout les fins de semaine malgré que ma conjointe est sur appel une fin de semaine sur deux. Mais je vous avoue qu’avec des ados, ce n’est pas toujours très à l’ordre dans la maison (note de la rédaction : ses enfants sont âgés de 9 à 17 ans). Ça se lève tard, ça traîne... Mais je ne me plains pas, car j’imagine combien ce doit être plus difficile avec des enfants en bas âge qui nécessitent pas mal plus d’attention. Et vraiment, ça va bien à la maison. Le fait qu’on a une grande famille, ça fait en sorte que les enfants s’ennuient moins ». 

Paccar doit recommencer ses activités en deux vagues les 11 et 25 mai prochain. Ce qui entraînera aussi le redémarrage de l’unité MPW.

 Merci aux membres de la section locale 728 qui chacun à leur manière, contribuent à freiner le virus et nous assurer de ne manquer de rien !

À propos de la section locale 728

La section locale 728 est composée de cinq unités : Paccar qui fabriquent des camions - 1 200 de membres), Avior (pièces dans le secteur aérospatial - 89 de membres), Cambrex (secteur pharmaceutique - 95 de membres), MPW (sous-traitant chez Paccar - 15 de membres) et Oméga (nouvellement syndiquée dans le secteur pharmaceutique - 97 de membres). Des cinq unités, trois n’ont jamais arrêté dont les deux dans le secteur pharmaceutique parce qu’elles sont jugées essentielles alors qu’elles fabriquent des médicaments. L’entreprise Avior est aussi demeurée en activité puisqu’une partie de leur production est destinée à l’armée canadienne.