Tournée régionale annuelle du directeur québécois - Le syndicat Unifor à la rencontre de ses membres (Baie-Comeau)

Baie-Comeau, 6 février 2018 – C’est hierque le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné, amorçait sa tournée annuelle des régions en compagnie d’une cinquantaine de membres des sections locales de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui ont accepté l’invitation. Depuis 2014, le syndicat Unifor organise cet événement qui est fort apprécié des dirigeantes et dirigeants. Aujourd’hui, c’est à Baie-Comeau que se poursuit la tournée.

« C’est l’occasion de se rencontrer en plus petits groupes par rapport à nos réunions des conseils québécois, canadiens et aux congrès. Ça nous permet d’avoir de bons échanges et d’entendre ce qui préoccupe nos membres ici en région, mais aussi dans leur milieu de travail. C’est aussi une opportunité de faire le point sur les dossiers d’actualité. Évidemment, la négociation de l’ALÉNA de même que les dossiers du papier journal, du papier surcalandré et du bois d’œuvre seront à l’ordre du jour. Tout ceci dans le contexte où nous nous préparons à négocier le renouvellement du contrat modèle dans l’industrie papetière. Nous profitons aussi de cette réunion pour lancer notre campagne en vue des élections qui auront lieu cette année au Québec », a indiqué M. Gagné.

ALÉNA : des négociations difficiles

Au lendemain de la 6e ronde de négociation qui a pris fin la semaine dernière à Montréal, Unifor se montre inquiet de l’évolution des discussions. Il faut dire que l’annonce surprise de l’adhésion du Canada à l’Accord de Partenariat Trans-Pacifique (PTP) suscite de nombreuses interrogations. « Bien que le contenu exact de l’accord n’est pas encore connu, ce qui circule jusqu’à maintenant est de mauvais augure. Il faut bien comprendre que la négociation d’accords commerciaux, c’est un peu comme la négociation d’un contrat modèle. Si on concède d’un côté, il faudra le donner aux autres. Le gouvernement Trudeau a promis de négocier des accords commerciaux progressistes, mais là on se questionne sérieusement sur le résultat », a indiqué le dirigeant d’Unifor.

Unifor, qui suit les rondes de négociation à titre d’organisation invitée par le gouvernement fédéral, réitère sa demande envers les négociateurs et le gouvernement canadien afin qu’ils demeurent fermes. « On doit avoir de meilleurs accords. L’ALÉNA dans son état actuel n’est pas un bon accord. Il faut que des dispositions efficaces soient incluses pour la défense des droits du travail afin de tirer les conditions de travail vers le haut dans tous les pays signataires. Il nous faut aussi un bon dispositif de résolution des conflits », a expliqué M. Gagné.

Le secteur forestier toujours dans la mire américaine

Concernant le secteur forestier, le syndicat suit attentivement les recours entrepris par le Canada en vertu du chapitre 19 de l’ALÉNA et des règles régissant le commerce international auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour ce qui concerne le bois d’œuvre. « Pour le moment, les négociations de cet accord sont au point mort. Probablement que l’issue de ces recours sera déterminante pour la suite, mais ça prendra du temps. Nous attendons aussi les prochaines annonces concernant les taxes sur le papier surcalandré et le papier journal.

Même si la Commission internationale du commerce des États-Unis a fini par entendre raison dans le dossier de la CSeries à propos des taxes exorbitantes et injustes qu’ils avaient imposées, rien ne saurait nous surprendre. Quand on pense que les États-Unis imposent une taxe sur le papier journal canadien à la suite d’une seule plainte, c’est incroyable », s’est indiqué M. Gagné. Rappelons en effet que seule la compagnie NORPAC a porté plainte contre le papier produit au Canada alors que l’ensemble de l’industrie américaine du papier journal était contre l’imposition de droits compensatoires. Les arguments reprennent ceux utilisés pour le dossier du bois d’œuvre à savoir que le prix de la fibre récoltée sur les terres publiques est trop bas et équivaut à une subvention. « Le marché du papier journal est en déclin depuis longtemps, le Canada n’a rien à voir avec ce déclin. Mais le pire, c’est que leur plainte risque d’accélérer cette décroissance, ce n’est vraiment pas fort », a poursuivi le directeur québécois. Dans l’intervalle, le syndicat a fait les représentations afin de s’assurer que les gouvernements puissent soutenir les entreprises comme c’est le cas dans le bois d’œuvre.

Négociation du contrat modèle de l’industrie papetière à l’Est du Manitoba

Depuis l’automne, les sections locales du secteur de la foresterie sont en préparation de négociation alors qu’elles ont été consultées et ont préparé leurs demandes en vue de la négociation modèle. Au mois de février, la Conférence salariale des sections locales d’Unifor se tiendra à Montréal afin de déterminer la compagnie cible ainsi que le cahier des demandes syndicales. Plusieurs milliers de membres seront concernés par cette négociation.

2018 : une année électorale

Les dirigeantes et dirigeants d’Unifor profitent aussi de la rencontre pour discuter des prochaines élections québécoises qui se tiendront à l’automne. Lors de leur dernière réunion du Conseil québécois en novembre, les membres ont pu contribuer au processus de création de la plate-forme d’Unifor qui comporte une série de revendications. Des équipes de militantes et militants seront mises en place partout au Québec afin d’aller à la rencontre des candidates et candidats des différents partis politiques.

Après Saguenay hier, la tournée des régions se poursuit demain à Rivière-du-Loup. Au total, ce sont dix rencontres qui se tiendront d’ici le mois d’avril prochain à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Gatineau, Amos, Rive-Sud et Rive-Nord de Montréal. Sur la Côte-Nord uniquement, le syndicat Unifor représente plus d’un millier de membres qui œuvrent principalement dans les secteurs de la forêt et de la transformation de la fibre.

À propos d’Unifor

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Québec et au Canada représentant plus de 315 000 membres dans tous les secteurs de l’économie. Unifor milite pour toutes les travailleuses et travailleurs et leurs droits. Il lutte aussi pour l’égalité et la justice sociale au pays et à l’étranger et aspire à provoquer des changements progressistes pour un avenir meilleur. Au Québec, Unifor représente près de 55 000 membres et est affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).