Le syndicat Unifor fait le point sur plusieurs dossiers le conflit du bois d’œuvre avec les États-Unis ainsi que les négociations chez Moulage sous pression AMT

Tournée régionale des sections locales

Rivière-du-Loup, 18 avril 2017 – Alors qu’ils terminent leur tournée régionale des sections locales qui les aura menée dans huit villes dont Gatineau, Amos, Montréal, Québec, Trois-Rivières, Saguenay, Baie-Comeau et Rivière-du-Loup, les dirigeants du syndicat Unifor en ont profité, ce matin, pour rencontrer les médias de la région et faire le point sur certains dossiers d’actualité.   

Des milliers d’emplois menacés en raison du conflit sur le bois d’œuvre avec les États-Unis

Au lendemain des budgets fédéral et québécois, alors que nous nous attendons à l’imposition  de droits et de taxes dès le 25 avril prochain, le syndicat Unifor a manifesté sa déception quant au peu de mesures prévues pour contrer les répercussions de la crise appréhendée. « Dès le 25 avril on pourrait se voir imposer 20, 30, 40 et certains prédisent même 50 % de droits et de taxes. Ça n’a pas de sens, comment nos entreprises vont-elles pouvoir continuer à être rentables dans un tel contexte. Il est minuit moins cinq, nos élus doivent prendre conscience des impacts dévastateurs que ce conflit engendrera. Au Québec, cette industrie représente près de 60 000 emplois et l’économie de 135 municipalités dépend exclusivement de la forêt. Avec un chiffre d’affaires de 15 milliards, la foresterie est l’un des plus importants secteurs industriels, c’est majeur », a commenté Renaud Gagné.

Le syndicat demande des mesures spécifiques pour aider les industries à survivre pendant la crise ainsi qu’un programme de soutien pour les travailleurs.  « La pire chose qui puisse arriver est que les travailleurs quittent les régions, il sera à peu près impossible de repartir des usines par la suite puisqu’il n’y aura plus de main-d’œuvre qualifiée », a expliqué le dirigeant syndical. 

Rappel du dossier

Les producteurs de bois américains ont déposé une plainte reprochant au Canada et au Québec de vendre le bois des terres publiques au rabais, ce qui équivaudrait à des subventions déguisées. Au cours des dernières années, les États-Unis ont non seulement perdu tous leurs recours devant les tribunaux, mais en plus, « avec le nouveau régime forestier québécois, la question est encore plus claire puisque dorénavant le prix du bois est basé sur des enchères publiques », a expliqué M. Gagné.

Unifor doute que cette lutte qui s’engage ne se règle rapidement et c’est pourquoi le syndicat travaille sur plusieurs fronts afin de soutenir les travailleuses et travailleurs, les communautés et les entreprises qui dépendent de cette industrie.  Unifor est membre de la coalition avec les représentants du gouvernement du Québec, des entreprises, des municipalités et d’autres syndicats dans ce dossier.

Entre autres actions, Unifor a aussi travaillé à :

-          La sensibilisation et la mobilisation auprès des membres par l’envoi de correspondance et une section spéciale sur son site Internet ;

-          L’envoi d’une lettre type (reprise par près d’une centaine de sections locales jusqu’à maintenant) demandant au premier ministre Justin Trudeau d’agir par :

  • La mise en place d’un programme spécial d’assurance-emploi pour les travailleuses et travailleurs qui seraient affectés;
  • L’accès à un programme de soutien pour les entreprises concernées;
  • Des incitatifs fiscaux et autres pour l’utilisation du bois dans la construction;
  • Des exigences à utiliser le bois dans les travaux d’infrastructures lorsque c’est possible;
  • Des programmes de soutien à la diversification de la production en soutenant les conversions d’usines;
  • Une campagne de promotion du régime forestier québécois;
  • Etc.

Négociation difficile chez Moulage sous pression AMT – Unifor, section locale 1044

Un autre dossier préoccupe aussi le syndicat Unifor dans la région et il s’agit du renouvellement de la convention collective qui tarde chez ce sous-traitant de pièces dans l’industrie automobile pour les compagnies Stackpole et Linamar, qui sont elles-mêmes sous-traitantes pour Chrysler et Bombardier produits récréatifs  (BPR) notamment. Le contrat de travail est échu depuis un an et les négociations piétinent toujours. La centaine de membres d’Unifor a d’ailleurs donné un mandat de grève à son comité de négociation dans une proportion de 93 %. Le 20 avril prochain, une rencontre est prévue en présence du service de conciliation gouvernemental qui devrait être déterminante pour l’avenir de cette négociation. « Nous suivons le dossier de très près et les membres peuvent compter sur le soutien de notre organisation », a indiqué John Caluori, directeur adjoint.

À propos d’Unifor

Fondé en août 2013, Unifor a été créé par la rencontre du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA). Le syndicat représente plus de 310 000 membres au Canada, dont près de 55 000 au Québec. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).