Un autre coup dur pour les travailleuses et travailleurs retraités de la compagnie MABE Canada

Montréal, 1er avril 2016 – Certaines des 800 personnes retraitées de la compagnie MABE Canada qui étaient réunies suite à une invitation de la Régie des rentes du Québec (RRQ) pour faire le point sur l’état de leur régime de retraite ont appris une très mauvaise nouvelle cette semaine.

En effet, une réduction de la rente pouvant aller jusqu’à 33 % - au lieu de l’actuelle réduction de 22 % - sera appliquée à plusieurs de ces retraitées et retraités. Cette diminution est imposée parce que les améliorations négociées au régime de retraite en 2007 n’ont été enregistrées auprès de la RRQ qu’en 2012. Ceci implique que les personnes qui ont pris leur retraite après 2007 et avant la faillite en 2014 perdent cette bonification en raison de la Loi sur les régimes complémentaires de retraite qui prévoit que toute amélioration faite dans les cinq années qui précèdent une faillite doit être annulée. « Un autre coup de cochon de l’employeur qui aurait dû enregistrer les améliorations dès 2007. S’ils avaient procédé avec honnêteté et diligence, la coupe supplémentaire ne serait pas survenue », a expliqué John Caluori, directeur adjoint du syndicat Unifor.   

Rappelons qu’au moment où la RRQ avait pris en charge le régime, les retraités ont vu leur rente réduite de 22% de façon préventive, le temps de procéder à la terminaison du régime. « Après tous les calculs et les ajustements, la RRQ a procédé à la terminaison du régime de retraite. Il se trouve maintenant sous capitalisé de 23 % sois 45 millions incluant les améliorations annulées, la situation est vraiment grave », a déploré le dirigeant syndical.

Campagne de boycottage des électroménagers GE, Hotpoint, McClary et Moffat
Unifor rappelle qu’une vaste campagne de boycottage des électroménagers fabriqués par MABE sous les marques de General Electric (GE), Hotpoint, McClary et Moffat est en cours. Il faut le rappeler, la compagnie mère MABE continue de faire des affaires au Canada comme si de rien n’était, et ce, malgré la faillite de leur filiale canadienne. « On demande à la population de nous appuyer dans cette campagne. On ne doit pas laisser des compagnies agir de la sorte et le meilleur moyen de passer le message, c’est de ne plus acheter leurs produits », a demandé M. Caluori.

Rappelons que l’annonce de la faillite de MABE Canada a créé toute une onde de choc en 2014. Cette usine faisait partie de l’histoire industrielle de Montréal alors qu’elle a été bâtie par le gouvernement fédéral durant la Seconde Guerre mondiale afin d’y construire, à cette époque, des chars d’assaut. Par la suite, vers la fin des années 40, General Electric l’acquiert et commence la production d’électroménagers. Connue par la suite sous l’appellation CAMCO, l’usine est vendue en 2008 à la compagnie mexicaine MABE. Au cours de toutes ces années, ce sont des milliers de travailleuses et travailleurs qui ont consacré leur vie active à ces entreprises.

Cette faillite affecte plus de 1 500 travailleuses et travailleurs actifs et retraités qui ont subi des pertes considérables. Les rentes des retraités ont été amputées entre 23 % et 33 % alors que les assurances collectives et assurances-vie ont été interrompues.

À propos du projet Unifor
Fondé en août 2013, Unifor a été créé par la rencontre du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA). Le syndicat représente plus de 310 000 membres au Canada, dont près de 55 000 au Québec. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).