Une décision inacceptable de la SOPFEU menace les emplois des bases de Maniwaki et de Mont-Tremblant

Une décision inacceptable de la SOPFEU menace les emplois des bases de Maniwaki et de Mont-Tremblant

C’est avec vigueur que le syndicat Unifor représentant les travailleuses et travailleurs salariés de la base principale de Maniwaki s’oppose au changement de gouvernance que le conseil d’administration de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) a récemment annoncé. En effet, selon les intentions de l’organisme, le statut de la base de Maniwaki serait modifié pour passer de base principale à base régionale et la direction générale serait déménagée vers Val-d’Or.

 « On peut bien jouer avec les appellations, mais la réalité, c’est qu’au Québec, on va passer de quatre bases principales à trois en éliminant celle de Maniwaki. Ça n’a pas bon sens de délocaliser ces emplois vers l’extérieur de la région. Sachant que sur 48 % des feux qui se déclarent en moyenne dans l’ouest du Québec, 30 % d’entre eux sont supervisés par le personnel de Maniwaki alors que celui de Val-d’Or n’en couvre que 18 %, cette décision est incompréhensible », explique le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné.

 Mobilisation nécessaire

Unifor se réjouit du mouvement de contestation qui s’organise avec les élus régionaux. « Nous sommes évidemment des alliés inconditionnels. Nous invitons aussi la population à faire connaître son désaccord. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour doit absolument faire entendre raison aux membres du conseil d’administration de la SOPFEU s’ils ne changent pas leur fusil d’épaule. Une chose est claire, c’est que nous ne laisserons pas tomber nos membres et la communauté de Maniwaki dans cette bataille », déclare Renaud Gagné.

 Des répercussions importantes sur la vitalité économique de la région

Outre les 80 emplois permanents de membres d’Unifor, il faut ajouter les quelques 120 auxiliaires que l’on prévoyait former cette année pour prêter main forte en cas de besoin. Plusieurs dizaines de ces travailleurs viennent des communautés autochtones de Kitigan Zibi et d’Obedjiwan.

 « On parle donc de 200 jobs qui sont en péril, car même si on ne les transfère pas tous, cette délocalisation fragilise la pérennité de la base. Les retombées économiques engendrées par les achats et les services de la base à Maniwaki et dans la région sont aussi à risque. On n’a vraiment pas besoin de se voir privée d’un employeur de l’importance de celle de la SOPFEU », avance le directeur québécois d’Unifor.

 La base principale de Maniwaki et celle de Mont-Tremblant qui lui est rattachée couvrent principalement les régions des Laurentides et de l’Outaouais incluant notamment le parc de La Vérendrye et le barrage Gouin. « C’est non seulement un grand territoire, mais c’est aussi une région qui est densément peuplée. C’est fondamental de conserver des services, l’expertise et le centre décisionnel à proximité », indique M. Gagné.

 Unifor représente 80 membres de la section locale 3094 qui sont permanents saisonniers rattachés aux deux bases.