Montréal, le 20 juillet 2016

Usine pharmaceutique Halopharma - L’employeur modifie la convention collective unilatéralement au mépris de la décision des membres du syndicat Unifor

Les membres de la section locale 728 dénoncent le comportement de leur employeur, la compagnie pharmaceutique Halopharma, qui a modifié unilatéralement leur convention collective en introduisant un nouvel horaire de travail de dix heures par jour sur quatre jours.

En mai dernier, l’employeur a communiqué avec le syndicat afin de tenter de négocier ce nouvel horaire de travail sur quatre jours à raison de dix heures par jour.  Il faut savoir que la convention collective prévoit que l’employeur doit s’entendre avec le syndicat s’il veut modifier les horaires. Le syndicat a démontré de l’ouverture en tentant de négocier des aménagements afin que les salariés puissent notamment faire des rotations plus fréquentes sur les différentes lignes de produits. Le travail effectué demande en effet beaucoup d’énergie sur certaines lignes. L’employeur a refusé net tout compromis. Dans les circonstances, le nouvel horaire a été refusé dans une proportion de 86 % par les membres de la section locale.

L’employeur a par la suite tenté d’introduire le nouvel horaire sur une seule des lignes de production, ce que le syndical a refusé pour les mêmes raisons. C’est par la suite que la compagnie a unilatéralement annoncé l’implantation d’un nouvel horaire de dix heures sur quatre jours. Il a ainsi affiché de nouveaux postes tout en mettant à pied des salariés, « bref, il a fait de manière détournée ce que la convention collective lui interdit clairement », a expliqué Diane Mimeault, représentante nationale d’Unifor au dossier. Le syndicat a évidemment déposé un grief et a l’intention de se battre pour faire stopper l’implantation du nouvel horaire qui est prévu pour septembre.

Il est important de prendre en considération le fait que « le travail effectué dans le secteur pharmaceutique demande beaucoup d’efforts sur le plan physique alors que les salariés doivent être d’une vigilance remarquable pour assurer une fabrication de produits de qualité, produits qui se retrouvent sur les tablettes de nos grandes pharmacies au Québec.  Or, travailler sur un horaire quotidien de dix heures sur une ligne d’assemblage en continu (convoyeur), alors que l’on doit soulever des contenants lourds tout en assurant de bonnes méthodes de fabrication, crée un contexte favorable aux accidents de travail et au développement de maladies professionnelles », a expliqué Mme Mimeault.

Cette usine a été acquise par une compagnie américaine en août 2012. Les membres avaient alors accepté d’ouvrir la convention collective afin de garder leur emploi tout en acceptant des concessions. Aujourd’hui, il reste une centaine de salariés alors que l’entreprise en comptait 185 en 2012. « Nous avons toujours démontré de l’ouverture et fait preuve de souplesse. Mais là, ça dépasse les bornes et c’est vraiment inacceptable comme attitude », a déploré Mme Mimeault.