
Domtar a confirmé qu’elle mettra la scierie de Maniwaki sur pause pour une durée indéterminée à compter du 10 octobre 2025. Cette décision suit des mois d’incertitude et frappe de plein fouet une région où l’industrie forestière est un pilier de l’économie locale.
Sur le terrain, plus d’une centaine d’emplois sont directement visés. Au-delà des chiffres, ce sont des familles et toute une communauté qui encaissent le choc.
La compagnie invoque des conditions de marché difficiles et la hausse marquée des droits américains sur le bois d’œuvre — des droits qui ont bondi au-delà de 35 % en août —, comprimant la marge de manœuvre de nombreuses scieries québécoises.
Ailleurs au Québec, les arrêts s’enchaînent
Ce qui arrive à Maniwaki n’a rien d’isolé. De Val-d’Or à Saint-Séverin, jusqu’à Port-Cartier, plusieurs usines ont connu des arrêts temporaires, des ralentissements ou des reprises fragiles : Arbec, Domtar, Chantiers Chibougamau, Commonwealth Plywood, Damabois, Papiers White Birch, pour ne nommer que ceux-là.
Trop, c’est trop! Il faut que ça change. Il faut que nos gouvernements se réveillent et se mettent en mode action maintenant.
Ce que Unifor Québec exige :
Protéger les revenus et les emplois (pour de vrai)
Comment : Les gouvernements (à Ottawa et Québec) doivent rapidement s’entendre pour mettre en place et financer des mesures de soutien direct au revenu pour les travailleurs de la foresterie qui subissent les contrecoups de la guerre tarifaire.
Nous sommes en crise. Des solutions de crise s’imposent. Les travailleurs qui subissent des mises à pied à répétition doivent pouvoir bénéficier d’une prestation d’urgence ciblée atteignant un taux de remplacement moyen d’au moins 80%.
Ces sommes doivent pouvoir être additionnées aux prestations de l’AE (pour ceux qui se qualifient) afin de garantir une véritable sécurité économique, assurer leur rétention et protéger la relance du secteur.
Relancer l’industrie sur des bases solides (la recette doit changer)
Comment : Le secteur forestier québécois doit se doter d’une nouvelle vision de développement. Il faut arrêter de gérer de la décroissance et commencer à bâtir les fondations d’une nouvelle stratégie industrielle.
L’avenir de nos emplois et de notre filière passe par plus de transformation, plus de valeur ajoutée et des entreprises plus diversifiées qui sont en mesure de faire face aux aléas des marchés.
Le Québec produit le meilleur bois au monde. Où est notre ambition? Où est le dialogue sur cet enjeu névralgique? Le gouvernement, les entreprises et les travailleuses et travailleurs ont tous un rôle à jouer pour définir l’avenir de notre industrie. Il faut se mettre à l’ouvrage!
Faire aboutir la réforme du régime (au plus sacrant)
Comment : Le projet de réforme (PL97) doit faire l’objet d’une refonte majeure. Il faut trouver des voies de passage sur les principaux irritants qui ont été identifiés : la collaboration avec les autochtones, la gouvernance régionale, le zonage et le concept de triade et la stratégie d’aménagement.
Plus que jamais, nous avons besoin de moderniser notre modèle de gestion forestière. On ne peut se permettre de laisser la situation se détériorer avec les autochtones.
Le gouvernement doit revenir à la table à dessin et convoquer d’urgence les principaux partenaires du secteur forestier dans une véritable démarche de concertation afin de sortir de l’impasse actuelle.