Le directeur québécois d’Unifor témoigne devant le Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes
Communiqué
5 Nov. 2025
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Unifor fait entendre la voix des travailleuses et travailleurs de la forêt à Ottawa
Le 3 novembre, Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor, a témoigné devant le Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes dans le cadre de l’étude sur la crise qui frappe actuellement le secteur forestier.
Au nom des 24 000 membres d’Unifor en foresterie au Canada, dont près de 14 000 au Québec, Daniel a rappelé aux élu·es fédéraux que la forêt n’est pas un secteur comme les autres :
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Si le gouvernement du Canada considère vraiment la foresterie comme un secteur stratégique, ses actions doivent le refléter, autant dans les négociations avec les États-Unis que dans son dialogue avec les syndicats et l’industrie.
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Il a demandé la mise en place de véritables espaces de concertation formels, comme cela s’est fait pour l’acier, l’aluminium et l’automobile, afin que les travailleuses et travailleurs soient réellement entendus.
Face à l’attaque commerciale sans précédent de l’administration Trump – avec des droits de plus de 45 % sur le bois d’œuvre et des hausses importantes qui s’en viennent sur les meubles et les armoires – Daniel a exigé des mesures de soutien concrètes :
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Des mesures de soutien du revenu qui vont au-delà de l’assurance-emploi pour les membres touché·es par les réductions de cadence, les arrêts et les fermetures, afin de garder les travailleuses et travailleurs en région et prêts pour la relance.
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Un appui additionnel aux entrepreneurs en opérations forestières, particulièrement au premier maillon de la récolte, qui vivent une situation catastrophique.
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Une meilleure transparence et une mise en œuvre plus rapide des programmes déjà annoncés, afin que l’argent se rende réellement sur le terrain.
Pour les grands employeurs, Daniel a appuyé la proposition suivante :
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Que le gouvernement fédéral rachète chaque mois 50 % des dépôts antidumping et compensateurs saisis à la frontière, jusqu’au règlement du conflit.
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Ces sommes appartiennent aux producteurs d’ici et doivent servir à maintenir la production et protéger les emplois, tout en permettant à l’État d’être remboursé lorsque le litige sera réglé.
Enfin, Daniel a insisté sur la nécessité de rebâtir une industrie forestière plus résiliente, moins dépendante du marché américain :
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En réorientant la stratégie industrielle pour augmenter la demande intérieure de bois canadien et miser sur la valeur ajoutée.
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En renforçant les politiques d’achat canadien et en faisant de la construction résidentielle et non résidentielle un véritable chantier national du bois.
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En procédant à une révision du Code national du bâtiment pour augmenter massivement l’utilisation du bois, surtout dans les bâtiments commerciaux, institutionnels et industriels.
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En reconnaissant et réglementant le carbone intrinsèque des bâtiments, pour envoyer un signal clair au marché et soutenir la lutte aux changements climatiques.
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En investissant dans la conversion et l’adaptation des usines, plutôt que de saupoudrer des petites mesures sans effets structurants.
En résumé, Unifor fait clairement entendre la voix des travailleuses et travailleurs forestiers à Ottawa.
Dans cette crise, notre message est simple :
👉 Protégez les emplois en région.
👉 Soutenez concrètement les travailleuses, travailleurs et entrepreneurs forestiers.
👉 Bâtissez une stratégie industrielle qui mise sur la forêt, la valeur ajoutée et la transition juste.
Nos membres ne doivent pas payer seuls la facture des guerres commerciales. Unifor va continuer de mettre de la pression politique pour défendre nos emplois, nos communautés et l’avenir de l’industrie forestière.